Nous ne vous l’apprendrons pas, la crise sanitaire a eu un impact considérable sur la vie de chacun. Nous avons dû apprendre à vivre différemment et gérer les conséquences. Des mesures ont été mises en place pour maintenir l’emploi d’un grand nombre de français, mais qu’en est-il de ceux qui ne sont pas encore entrés dans le monde du travail ? Quels ont été les impacts de cette crise sur la vie des étudiants ?
Des conséquences négatives sur la santé mentale
Les conséquences du Covid 19 ont été multiples sur les étudiants. En plus de voir leur année scolaire compromise, ils ont été nombreux à vivre difficilement cette période particulière. Sur le plan moral, le virus a été une véritable source de stress : pour sa santé, pour celle de ses proches, pour la réussite de son année, pour son avenir, pour sa situation financière… Nombreux sont les facteurs qui ont joués un rôle destructeur sur le moral des jeunes. La liste ici n’est bien sûr qu’exhaustive et diffère pour chaque étudiant. Les écoles et universités ont mis en place un certain nombre d’ajustements pour tenter de leur venir en aide, mais rien ne pouvait atténuer suffisamment tous ces facteurs pour permettre aux étudiants de continuer leur année dans un environnement adéquat.
Nous avons évoqué la situation des seniors face à l’isolement il y a peu, mais ce sentiment d’isolement s’est vu renforcé pour l’ensemble de la population, dont les étudiants pendant cette crise mondiale. Lorsque le confinement a été décrété, cela n’est arrivé que quelques jours après l’annonce de la fermeture des universités, soit un laps de temps trop court pour permettre aux étudiants de trouver une solution pour se confiner dans une situation convenable. Près d’un tiers des étudiants (31%) ont jugé leur situation inconfortable pour étudier. Bon nombre d’entre eux ont dû rester plus de 8 semaines dans leur appartement étudiant, et c’est bien connu que ces appartements sont parfois extrêmement petit. Rester enfermé tout ce temps dans un 12m2 loin de sa famille et de ses amis est très compliqué à vivre. Dans ces conditions il est difficile de poursuivre son travail scolaire de manière aussi efficace et avec la concentration qu’il faudrait y apporter. Certains étudiants n’ont pas le matériel indispensable pour leurs études et se servent généralement des ordinateurs à disposition dans les universités, mais ils n’ont évidemment pas pu en profiter pour la fin de l’année scolaire. Quant à ceux qui vivent chez leur famille ou qui ont réussi à y rentrer, ils n’ont pas toujours pu trouver le calme nécessaire pour étudier, accordé habituellement par les bibliothèques universitaires.
Ces différents impacts vécus par les étudiants ne sont que le début d’une plus grande liste. Cette crise, loin d’être derrière nous, rend incertain leur avenir.
Des conséquences sur l’avenir professionnel
Les projets d’avenir des lycéens se sont retrouvés chamboulés. Certains d’entre eux prévoyaient de passer des concours qui ont été annulés. Le travail qu’ils ont alors fourni pour passer ce dispositif de sélection s’est alors vu remplacé par une sélection selon les notes obtenues pendant le lycée. Une solution qui ne convient pas à un grand nombre d’élèves. En effet, le travail réalisé pour passer les concours se faisait parfois au détriment du travail pour le lycée, où ils auraient alors pu obtenir de meilleures résultats rendant plus solide leur candidature.
De plus une étude révèle que pour 1 bachelier sur 4, la crise sanitaire a eu un impact sur leur choix de filière. Les élèves ont fait des modifications sur Parcoursup dans une optique de rester plus proche de chez eux et de réaliser des études qui coûtent moins cher. Cela a un impact sur la réussite des étudiants qui ne suivront donc peut-être pas le parcours souhaité en premier lieu.
Les étudiants aspirant à exercer leur métier à l’international et pour qui un semestre ou un stage à l’étranger était nécessaire à leur entré sur le monde du travail, sont eux aussi dans une position délicate. C’est le genre d’expérience indispensable pour certaines filières et pour devenir un candidat intéressant aux yeux des recruteurs.
Pour les étudiants en fin de cursus, la situation ne semble pas plus favorable. Pour beaucoup la réalisation de son stage de fin d’étude marquait l’accomplissement d’un travail de plusieurs années. Toutefois, la difficulté dans laquelle certaines entreprises se sont retrouvées a entraîné des annulations de stages. Ces stages qui apportent aux élèves des mois précieux d’expériences ne pourront être remplacés. Face à un candidat qui a pu finir son cursus dans des conditions normales les années précédentes, les diplômés de cette année auront une expérience de moins à défendre lors d’entretiens professionnels.
Afin de venir en aide aux jeunes, le gouvernement a mis en place un plan de relance afin de favoriser l’embauche des moins de 25 ans. Bien que cela semble représenter une aide précieuse, la recherche d’un premier emploi se révèlera sans doute encore plus compliqué que pour les diplômés des années passées.
Ces situations ont des impacts considérables à long terme sur l’avenir professionnel des étudiants. Faire des études a un coût et amène une pression financière chez les élèves pendant leur cursus. Avec le climat d’incertitude qui pèse sur l’avenir, il est d’autant plus difficile de poursuivre son parcours sans savoir ce qui les attend.
Des aides indispensables pour les étudiants
Afin de financer leurs études, beaucoup d’étudiants doivent travailler pendant leur temps libre. La crise sanitaire a rendu cela presque impossible. Le milieu de la restauration est très prisé pour les jobs étudiants. La longue période de fermeture des restaurants et cafés a donc entraîné une perte de revenu pour les jeunes. Il en est de même pour les jobs d’été, moins de postes disponibles malgré un plus grand nombre de demandeurs d’emploi. Cet argent permet aux étudiants de subvenir à leurs besoins durant l’année scolaire. Pendant le confinement, plusieurs témoignages d’étudiants expliquent qu’ils n’avaient pas les moyens de se nourrir convenablement. Certains ne consommaient qu’un repas par jour, d’autres exclusivement des pâtes. En plus de l’impact psychologique du virus, il y a donc aussi des conséquences sur la santé physique. Les étudiants se retrouvent dans des situations très compliquées à gérer et ils ne peuvent compter que sur l’aide qu’on peut leur apporter. Des aides alimentaires ont été assurées pour tenter de sortir ces jeunes de la précarité alimentaire.
Les associations se mobilisent pour tenter de maintenir une bonne santé chez les étudiants. Une crise de telle ampleur rend encore plus indispensable la vente de produits alimentaires à bas coûts pour les personnes en difficultés financières. Pendant la crise, les supermarchés sont des lieux de transmission du virus, pour diminuer le nombre de contact l’offre en ligne des grandes surfaces s’est développée rapidement. Notre association développe aussi son service Click&Collect afin de pouvoir répondre aux besoins de ses publics, même en situation de crise sanitaire. Les étudiants en grande difficulté financière pourront, d’ici peu, commander en ligne et récupérer leurs produits à bas prix sans avoir à se mêler à la foule. Le Jardin d’Alcinoos est mobilisé et cherche à innover pour limiter la précarité alimentaire des étudiants et des personnes dans le besoin, car bien malheureusement, les étudiants sont loin d’être les seuls touchés.