Le nombre de familles monoparentales ne cesse d’augmenter au fil des années, en 2018 1 enfant mineur sur 5 était dans cette situation au niveau national. De plus en plus de parents se retrouvent seuls pour élever leur.s enfant.s. Le poids psychologique de cette situation associé aux difficultés financières que cela peut engendrer nous incite aujourd’hui à évoquer ce sujet. Entre chiffres clés, constat préoccupant et évocation de solutions existantes et à venir, cet article aborde un sujet trop peu discuté.

Élever seul son enfant : un défi financier

En 25 ans le nombre de familles monoparentales a doublé et ce chiffre ne semble pas évoluer à la baisse. Aujourd’hui cette situation concerne plus d’1,7 millions de français.

Une étude élaborée par l’Insee publiée en 2020 fait constat d’une situation plus précaire pour les parents de familles monoparentales que pour les autres familles.

Cette étude souligne qu’il existe de réelles disparités entre les familles dites « traditionnelles » et les familles monoparentales. Les statistiques évoquées prouvent que ces décalages peuvent avoir des conséquences sur la santé des membres d’une famille monoparentale. En effet, élever seul.e son enfant affecte le niveau d’étude et l’activité professionnelle, ce qui engendre des angoisses au quotidien.

Les adultes dans les familles monoparentales sont moins diplômés que les adultes des familles dites « traditionnelles », ce constat exclut donc les familles recomposées. Cet écart est davantage conséquent pour les femmes. Les données récoltées pour l’étude de l’Insee montrent qu’en 2018 sur 100 femmes de familles traditionnelles, 29 d’entre elles ont un niveau d’étude inférieur au diplôme du baccalauréat. Pour les femmes composant l’adulte de la famille monoparentale, sur 100 femmes c’est presque la moitié qui n’a pas obtenu ce diplôme : 45 femmes. Il est à noter que le nombre de femmes élevant seul leur.s enfant.s est très largement supérieur au nombre d’hommes dans la même situation. Sur l’ensemble des familles monoparentales, 85 % du parent était une femme.

Concernant les hommes, ce même constat se répète mais la différence reste largement inférieure : 41 % des hommes de familles traditionnelles ont un niveau d’étude inférieur au baccalauréat, contre 47 % des hommes de familles monoparentales. Ce niveau d’étude joue un rôle dans l’accès à l’emploi puisque le parent élevant seul son ou ses enfants est moins souvent en emploi que les familles à deux adultes.

De plus, l’accentuation des difficultés financières est causée par des pensions alimentaires trop souvent impayés, l’estimation des impayés s’élève à 30 %. Lorsqu’elles le sont, elles ne sont pas toujours suffisantes pour pallier aux dépenses nécessaires du quotidien pour les enfants : entre autres le loyer ou le prix des courses.

Enfin, impossible d’ignorer aujourd’hui que la crise sanitaire défavorise les personnes les plus précaires. Lorsque cette crise sera terminée, les chiffres seront probablement encore plus préoccupants.

Un état mental à surveiller

Plus tôt, j’effectuais un lien entre le fait de faire partie d’une famille monoparentale et la santé. Une maman ou un papa élevant seul son enfant fera face à des situations problématiques dans la gestion de son emploi du temps. Les tâches qui sont traditionnellement partagées entre deux parents, devront s’effectuer seul. Afin de recevoir un salaire grâce à son travail, le parent doit trouver une solution pour faire garder son enfant, cela représente un montant qui peut être assez important dans l’enveloppe budgétaire du ménage. Cela explique, entre autres, que la proportion de familles monoparentales sans emploi est supérieure à celle des familles traditionnelles.

Cette gestion du temps et de son budget peut causer de réels troubles aux adultes élevant seuls leur.s enfant.s. Le stress provoqué par la difficile gestion de son argent et les journées bien trop chargées sont de véritables facteurs qui amènent à des risques pour la santé des parents.

D’abord, la santé mentale peut être fragilisée par la cause même de devenir une famille monoparentale. Que cela soit suite à un divorce, une séparation ou un décès, ce sont des événements difficiles à surmonter. On se retrouve seul tout en devant s’occuper de son ou ses enfants qui eux mêmes sont touchés par ces changements.

Le parent devra assumer tous les rôles auprès des enfants en perte de repères. Cela représente un défi énorme pour le parent, qui est de plus conscient que son état à lui ne passera pas inaperçu auprès de l’enfant. Pour garder la face, l’adulte peut faire face à du surmenage qui engendre du stress, de la fatigue, voire de la dépression. Par manque de temps, il devient aussi plus difficile d’effectuer d’autres activités ou de conserver des liens sociaux amicaux. C’est alors un risque supplémentaire que les familles monoparentales se retrouvent en situation d’isolement ce qui n’aidera pas à améliorer leur santé mentale.

Une mobilisation accrue des associations

Face à cette situation et pour venir en aide à ces familles qui peuvent en avoir besoin, des associations se sont investis sur le sujet. Les principaux axes d’actions consistent à accompagner par l’écoute et l’entraide ces familles.

Le réseau UNIPARENT permet aux parents solos de se tourner vers d’autres familles dans leur situation et d’échanger sur des astuces, des aides financières ou simplement de partager avec d’autres sur leur état moral. Échanger avec des personnes qui comprennent et vivent la situation dans laquelle nous sommes peut apporter du réconfort et permettre de se délaisser quelque peu de ses angoisses.

D’autres associations accueillent des familles monoparentales les plus précaires pour les aider à se loger ou trouver un emploi. Certaines d’entre elles peuvent aussi proposer des gardes d’enfant pour permettre au parent de travailler.

L’association Le Jardin d’Alcinoos s’investit du sujet d’une manière différente. Dans son épicerie, elle accueille des familles monoparentales envoyées par les travailleurs sociaux pour leur permettre d’acquérir des produits de qualité à moindre coût. Mais l’association souhaite aller plus loin. En effet les membres ont à cœur de préserver la santé de son public et de les aider à mieux se nourrir. Pour cela, dans ses axes de développement, l’association mettra en place des ateliers de cuisine à destination exclusivement des familles monoparentales, à faible revenu ou non afin de favoriser la mixité sociale. Cette action a deux objectifs. Dans un premier temps, c’est le souhait de fournir des conseils pour mieux se nourrir à bas coût qui motive l’association. Les ateliers se tourneront principalement autour de recettes pour les jeunes enfants, cela permettra que l’équilibre alimentaire soit mis en place dès le plus jeune âge. Le second objectif derrière cette nouvelle action est de créer des liens sociaux entre différentes familles. Les ateliers seront l’occasion de rencontrer et d’échanger avec des personnes qui partagent des problématiques de vie similaires.

Notre équipe se fera un plaisir d’accueillir ces familles et de partager nos connaissances et notre savoir faire pour protéger leur santé, tant physique, que mentale !

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